Dans l’univers djidjellien, deux mondes se conjuguent : un monde maritime, à vocation méditerranéenne ; un monde rural, profondément enraciné dans les reliefs du Nord Constantinois. Ajoutons à cela une petite plaine côtière, la seule de Kabylie orientale à présenter quelque dimension, et nous connaîtrons par avance le destin d’une cité promise à l’essor ou à l’isolement suivant les caprices de l’histoire. La ville souffrit toujours des difficultés naturelles de communication avec le centre Constantinois. La situation géographique de Jijel, débouché incertain d’un hinterland montagneux au sous-sol pauvre, et bien que remarquablement arrosé, ne permit jamais à la ville de dépasser le stade d’une économie forestière locale.
Le nom même de la ville n’est pas éclairci. C’est dans l’antiquité pré-romaine, puis romaine, qu’il faut se replonger pour en découvrir l’origine : Igilgili. A première vue, la consonance paraît être plus sémitique que berbère. Le préfixe « I » semble toujours traduire, dans les toponymes phéniciens, la présence d’îlots sur un littoral.(suite…)