Carte de Djidjelli 1839 : Notice topographique

Djidjeli, point intermédiaire de la côte entre Bougie et Collo, adossé à un pays montueux , est occupé par les Français depuis le 13 mai 1839. Le pays environnant est très peuplé, et en grande partie cultivé par les habitants qui trouvaient dans le petit cabotage le moyen de vendre l’excédant de leurs récoltes. Les relations de commerce avec les Européens, aujourd’hui interrompues, ne sont pas encore oubliées et leur font grand défaut.

Jijel, Djidjelli 1839, جيجل

Djidjeli présente un port dans lequel on peut mouiller avec confiance dans la belle saison. Ce port, abrité au sud et à l’est par les terres, est en partie défendu des effets du vent du nord par une ligne de rochers qui s’étend, est-ouest, à plus de 800 mètres, et se termine par plusieurs roches plus élevées qui feraient une bonne tête de môle; mais pour utiliser cette disposition naturelle, il faudrait fermer complètement plusieurs intervalles, dont l’un large de 200 mètres, un autre de 100, lesquels laissent aujourd’hui entrer la lame du nord dans l’intérieur. La profondeur de l’eau dans ces intervalles va jusqu’à 1o mètres, fond de roche.

Après la construction d’une jetée, qui pourrait du reste être prolongée au sud-est, le port resterait ouvert seulement aux vents d’est, qui sont peu dangereux. L’opinion des marins est qu’alors des bâtiments pourraient hiverner à Djidjeli en toute sûreté. (Voir Tableau des établissements français 1837, pag. 107 et suiv.)

La profondeur de l’eau au centre du bassin est de 6 à 8 mètres ; elle se maintient à 5 mètres jusqu’à la pointe où est le fort Duquesne, et vient finir à une plage fond de sable sous la ville mème. Au sud de l’îlot principal , et tout à fait à lest, le fond va jusqu’à 17 et 18 mètres; ainsi des bateaux à vapeur et ceux du commerce d’un fort tonnage peuvent aujourd’hui y entrer, et plus tard y trouveraient un abri contre tous les vents.

La ville occupe une presqu’île rocailleuse, réunie à la terre ferme par un isthme fort bas, dominé de près par des hauteurs, ce qui a forcé de porter la défense de la place à l’extérieur.

La forme de la ville est celle d’un trapèze de 200 mètres de hauteur et 300 de base : le petit côté qui fait face à l’isthme n’a que 80 mètres. Il est fermé par une muraille élevée, flanquée par une tour carrée. Ce rempart forme également enceinte sur les autres côtés, environnés de plus par la mer.

Les ouvrages extérieurs occupent les crêtes d’un plateau bas qui vient finir à 12 à 1500 mètres de la place , se détachant de hauteurs plus élevées à 4,000 mètres de distance : ce sont, en commençant par l’est, le fort Saint-Ferdinand, sur un mamelon isolé, le plus rapproché de Djidjeli;  le blockhaus Horain, les forts Galbois et Sainte-Eugénie, le blockhaus Valée sur le plateau , et enfin le fort Duquesne sur une pointe qui limite et défend le port à l’ouest.

La garnison habituelle est de 600 à 800 hommes, avec les troupes d’artillerie et de génie nécessaires à la manœuvre des pièces et aux travaux militaires.

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Source : Tableau de la situation des établissements français dans l’Algérie en 1840, P.372, P.25.

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