Le 8 mai 1956, du côté d’El-Milia, dans le Nord- Constantinois, une section de l’ALN s’attaque à une unité de l’armée coloniale sans faire de victime. Le 11 mai, jour de l’Aïd es-Seghir, l’armée coloniale procède à un ratissage auquel prendra part le 4e BCP stationné à El-Ancer (Jijel). Une jeune fille de Beni Oudjehane qui se dirigeait vers la source d’eau, est harcelée par un militaire qui, cherchant à abuser d’elle, s’est isolé de ses collègues.
Les cris de l’enfant alertent le père qui se précipite pour sauver sa fille des griffes de la bête. S’ensuit une rixe entre lui et le soldat. Les collègues de ce dernier rappliquent et tirent à bout portant sur le père. Ce dernier est mortellement touché, mais une balle de la rafale touche aussi le soldat. Les faits seront maquillés par le capitaine commandant le 4e BCP en une attaque menée par les villageois contre la patrouille. Ce jour-là, tous les hommes du hameau d’Oudjehane présents dans le douar, dont des enfants, seront froidement exécutés. Le bilan officiel est de 79 morts pour une population de 300 personnes. Pour haut fait d’armes, le capitaine commandant le 4e BCP est décoré de la croix de la valeur militaire !
Ces faits ne sont pas tirés d’un film de fiction mais d’une réalité vécue durant la guerre de Libération. En effet, les faits de la guerre d’Algérie ne se limitent pas aux événements consignés dans les notes des 2e et 5e bureaux et archivées en France. Le dernier livre de Claire Mauss-Copeaux, La Source. Mémoires d’un massacre : Oudjehane, 11 mai 1956, est une enquête de terrain qui restitue un massacre, en partie prémédité, d’un village situé dans le Nord-Constantinois, dans la région de Jijel plus précisément. Un travail d’histoire qui, en plus des archives, se base sur le témoignage recueilli directement auprès des protagonistes de l’époque, à savoir des civils algériens victimes de la tragédie et des appelés de l’armée française en poste dans la région au moment des faits.
La genèse de cet ouvrage est elle-même une histoire unique dans son genre. Tout a commencé quand Nour, un des enfants des familles victimes du massacre du 11 mai 1956 à Oudjehane, s’est mis à la recherche de la vérité sur ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Presque au même moment, de l’autre côté de la Méditerranée, à des milliers de kilomètres de ce village perdu entre El-Milia et Jijel, André, un ancien appelé de l’armée française, à l’époque en opération dans la région d’El-Ancer, s’était lancé, lui aussi, dans la quête d’une vérité plus objective que celle emmagasinée par la mémoire individuelle et moins subjective que celle véhiculée par la mémoire collective des combattants. Grâce aux nouvelles technologies d’information et de communication, les deux protagonistes de cette page de l’histoire sanglante du colonialisme se sont rencontrés sur la Toile. D’autres anciens appelés du 4e BCP se sont joints à ce travail de mémoire.
Un certain 11 mai 1956, nos protagonistes étaient dans le décor de l’événement, et chacun cherchait à démarrer à partir de ce qu’il avait entendu dire à l’époque pour jeter le maximum de lumière et de vérité sur les faits. À cette extraordinaire démarche de quête de la vérité s’est jointe l’historienne Claire Mauss-Copeaux pour nous offrir un ouvrage, provocateur pour les uns, réconciliateur pour les autres. “Dans ce récit d’histoire atypique, qui s’inscrit dans la continuation de mes recherches sur les mémoires de guerre, j’ai privilégié la parole des uns et des autres. Elle seule laisse entendre le difficile travail de deuil toujours en cours”, explique Claire Mauss-Copeaux. Et d’ajouter : “Parmi toutes ces voix, la mienne est présente, au milieu des autres. Je n’ai pas voulu la dissimuler.”
Nous le savions, c’était le jour de l’Aïd... Une foule de musulmans est venue au Djemaa (Mosquée) pour faire sa prière. L’armée française s’est rendue dans la mechta, encerclant les lieux, fouillant les maison et arrêtant les gens présents dans la mechta. Tous furent ainsi emmenés y compris les hommes qui étaient chez eux, toutes les personnes arrêtées vont être accompagnées sur Demna di l’Ballout situé au nord-est de Beni Oudjehane, les soldats les firent aligner, puis les fusillèrent ! |
Un travail d’écriture de l’histoire qui a fait, aujourd’hui, de Nour, Azzedine, André et d’autres des amis réconciliés avec leur drame vécu un certain mai 1956. Lors de son travail de terrain à El-Ancer, nous avions eu le privilège d’accompagner l’auteure et historienne lors de certaines étapes. Claire Mauss-Copeaux fut admirative devant la grandeur de Doukha, cette femme victime du massacre d’Oudejhane, qui rappelait à l’historienne que si les massacres sont le fait du colonialisme, la France et le peuple français ne peuvent être ramenés juste à cet épisode. Toute une philosophie tant nécessaire pour un nouveau pacte d’amitié entre deux peuples et deux nations.
Par Mourad KEZZAR (Liberté)
Je suis une béni oudejhane, et je viens d’apprendre que nous ne sommes pas originaire de la wilaya de jijel, j’ai retrouvé des écrits de l’administration française (1879) ma tribu provient soit de la wilaya de Béjaïa, soit de la wilaya de Sétif. Je précise que mon grand-père, mon arrière grand-mère qui est décédée le 11 mai 1956 ainsi que mon père parlaient l’amazigh de Béjaïa.
C’était le jour de L’Aid (jour de la plus grande fête musulmane),les gens
sont venus au Djemaa(Mosquée) pour faire la priere de l’Aid .L’armée française est venu au mechta ,elle encercla les lieux , fouilla toutes les maisons ,arrêta les gens qui se trouvaient au Mechta ,
, et emmèna tous les hommes qu’elle a trouvé dans les maisons vers le lieu qui s’appelle Demna di l’Ballout et qui se situe au Nord-Est du mechta de Beni-Oujhane,elle les aligna face au soldats, et, les soldats ont tiré sur les gens avec sang froid .
Des dizaines de personnes innocentes ont péri dans ce massacre, il y avait trois rescapé de ce carnage : un rescapé qui avait a l’époque 16 ans ,laissé pour mort par les soldats ,mais en réalité il n’était que blessé (il est toujours en vie) , les deux autres ,plus âgés qui étaient
dans l’alignement du coté de l’officier qui a donné l’ordre de tirer, l’un des deux avait entendu l’officier dire aux soldats: tirez sur la tête! Lui qui connaît la langue française,se penche vers son camarade et lui chuchote que l’officier a ordonné aux soldats de tirer sur la tête.
Après l’ordre de tirer , les deux rescapés se sont penché et se sont jetés dans les buissons
les plus proche et se sont sauvés ,L’un des deux est mort il y a 20 ans ,l’autre est mort il ya 8 ou 9 ans Apres cette boucherie , les femmes et les enfants des maisons qui n’étaient pas loin du massacre de Demna Dil’ballout ont commencé a crier et a pleurer en hurlant ,des soldats se sont précipités vers les maisons les plus proches, sont rentrés dans les maisons de M.Soufi Saad et de M. Laassel Mohamed tuant une douzaine de personnes , 6 de chaque famille(après le massacre on a trouvé dans la maison deM.Soufi une fillette de 6 mois ,la mamelle de sa mère dans sa bouche,morte.. avec sa mère…morte) .
L’armée est entré dans une troisième maison,heureusement les habitants de la maison sont arrivés à se cacher. les soldats ont tiré des rafales une seule femme est morte, un garçon de 10 ans s’est blessé. Quelques hommes ont été liquidés prés de ces maisons
En se retirant , l’armée arrêta une dizaine d’hommes qu’il emmena avec lui, et qu’il liquida ensuite en bas du Mechta au bord de l’Oued ElKebir
C’était les faits et le » courage » de l’ARMEE FRANCAISE devant un ennemi imaginaire, dans des combats mensongères ,pour chercher une gloire sur le papier du journal » La Depeche de Constantine » , car le lendemain du massacre de Beni Oudjehane ce journal publia « la gloire » de cette armée criminelle et , en gros ,sur sa premiere page: »92 rebelles abattus dans la region d’El Hanser » !!
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