L’insurrection de 1871: La révolte des Ouled-Aïdoun (El Milia)

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Par: LOUIS RINN

[…] Il y avait eu, en effet, le 14 février 1871, à vingt lieues en aval de Constantine, une prise d’armes plus dangereuse que celle de Souq-Ahras, en ce sens que, cette fois, c’était une tribu entière qui s’était soulevée et était venue bloquer un fort français. A cette nouvelle, le général Lallemand avait quitté Alger et était arrivé à Constantine pour se rendre mieux compte de la situation.

..A vrai dire, il n’y avait eu ni mot d’ordre d’un chef politique ou religieux, ni revendication sociale, ni protestation contre un acte quelconque de l’autorité locale : l’explosion avait eu lieu subitement, sans cause connue; et c’était cet inconnu qui inquiétait le plus… »
[…] notre action directe sur ces tribus ne s’exerçait que depuis 1860, année où on avait construit le bordj d’El-Milia afin d’y installer un bureau arabe annexe chargé de surveiller les tribus des Ouled-Aïdoun, Mchate, Beni-Tlilène, Beni-Khetab et O. Aouat.

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Découverte d’une mosaïque lors de travaux de construction d’une maison à Jijel

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Elle se situe entre le 2e et le 3e siècle de notre ère
Découverte d’une mosaïque lors de travaux de construction d’une maison à Jijel

Mosaïque romaine Jijel , فسيفساء رومانية جيجلUn citoyen a découvert une mosaïque datant du 2ème ou 3ème siècle lors de travaux de construction dans sa maison, dans le centre-ville de Jijel, a indiqué mercredi le directeur de wilaya de la Culture et des Arts, Mohamed Cherif Bouhali.
Les travaux de creusage engagés après la démolition d’une ancienne construction ont permis d’exhumer cette mosaïque, a précisé à l’APS le responsable.

Une équipe spécialisée du service du patrimoine de la direction de la Culture a été immédiatement dépêchée sur les lieux pour examiner la mosaïque, a-t-il ajouté, poursuivant que la première mesure a été la suspension des travaux jusqu’à l’accomplissement des procédures réglementaires en vigueur.

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Rex gentis Ucutuma(niorum) : Nouvelle lecture,  par  Gabriel Camps .

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La répartition des dolmens en Algérie et Tunisie, nous l’avons vu, confirme les données de la carte des inscriptions. Comme les inscriptions libyques, qui se pressent en Algérie orientale, les dolmens sont concentrés dans des zones privilégiées situées au voisinage de Constantine et en Tunisie centrale. Pour le phénomène mégalithique, comme pour d’autres faits culturel que nous avons cartographiés, le cours de l’Oued el-Kébir / Oued Enja agit donc comme une frontière plus ou moins précise mais d’une durée remarquable.

Je crois fermement que la solidité de cette frontière à travers les siècles est liée à la permanence de tribus montagnardes puissantes comme les Bavares et dans la même région des Babors, celle des Ketama, dont on retrouve sporadiquement la mention jusqu’à l’époque fatimite.

La plus ancienne citation est peut-être une inscription bilingue latino-punique de Guelaat bou-Sba, dans laquelle Levi della Vida croit pouvoir lire l’ethnique Ketam. Ptolémée situe les Koidamousii sur la rive gauche de l’Amsaga (Oued el-Kébir), la Notice de 484 cite, en Maurétanie Sitifienne, un évêché Cedamusensis.

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Les Ketamas (les Ucutumani).

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Les plus anciens habitants de la Kabilie orientale auraient été les Khitones, qui, au dire de Ptolémée, habitaient à l’embouchure de l’Amsaga. Assujettis tour à tour aux Massesyliens et aux Maures d’occident, ces peuples tombèrent ensuite sous la domination romaine. L’invasion gélulienne du deuxième siècle mit fin à leur existence, et ils furent remplacés dans leurs demeures par les Gédalousiens, venus du désert et qui s’établirent sur la côte autour d’Igilgili.

La tribu porta le nom de « Ukutamanorum » sous les Romains, puis de « Ucutamani » sous les Byzantins et de « Kutama » sous les Arabes.

 

Lors de la décadence de l’empire, les Babares ou Sababares, que Plolémée avait connus dans le désert, se mirent, à leur tour, en mouvement et se jetèrent sur le Tell. Les Babares s’établirent dans la Kabilie orientale et ont conservé jusqu’à nos jours leur nom (Babor), leurs moeurs et leur caractère indépendant.

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Lettres du maréchal de St-Arnaud, Djidjelli (1839).

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A M. LEROY DE SAINT- ARNAUD, AVOCAT A PARIS.
Djidjelli, le 14 mai 1839.

 

Nous sommes à Djidjelli, frère, entrés sans coup férir, sans brûler une amorce, et après un débarquement des plus maladroits car si nous avions trouvé de la résistance nous nous serions fait abîmer. Les barques de débarquement ont touché et sont restées engravées sous le feu de la place. Ennuyé de cette ridicule position, je me suis jeté à la nage avec ma compagnie , nous avons marché quelques toises dans l’eau, et avons pris possession de la ville.

A peine à Djidjelli, j’ai été dirigé en avant de la ville à environ un quart de lieue pour prendre position sur une ligne de monticules. J’y ai été reçu par une belle et bonne fusillade qui nous a tué quelques hommes. J’ai de suite fait faire des petits parapets en pierre sèche, en terre et en feuilles de figuier pour mettre les hommes à l’abri. Toute la journée nous avons tiraillé et canonné.

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L’expédition de 1664, désastreuse retraite (Charles Féraud).

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Cette désastreuse retraite coûta quatorze cents hommes, trente pièces de canon de fonte, quinze de fer, et plus de cinquante mortiers.Djidjelli, Jijel, Gigeri 1664
Lors de notre débarquement à Gigelli, en 1839, nous avons retrouvé plusieurs de ces canons (de l’expédition de 1664, ndlr) couchés et abandonnés sur la plage; on les a ramassés et déposés dans un magasin de l’artillerie, où on peut les voir à côté d’autres débris de ferraille, de boulets et de fragments de cuirasse, n’ayant d’autre valeur que celle qui se rattache à leur provenance.
Et à ce propos, nous devons ajouter que, par les objets mêmes de cette époque conservés par les indigènes, nous pouvons nous rendre à peu près compte du nombre d’ennemis que Gadagne eut sur les bras. En effet, l’annonce d’un débarquement des chrétiens et l’appel à la défense du territoire durent attirer, devant Gigelli, les contingents de tout le massif des montagnes qui s’étendent de Bône à Bougie.

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Correspondance du maréchal Valée: de Galbois au Ministre de la Guerre.

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De Galbois au Ministre de la Guerre,
(Moniteur 4 juin 1840)

Constantine…

Le 22 avril, quelques habitants de Gigelly se rendirent au marché de Béni Ahmed pour acheter des boeufs et des moutons au compte de l’administration des vivres, A leur retour, ils furent complètement dépouillés par les Kabyles de Béni Moussah et de Ouled Meddini.

Le lieutenant-colonel Picouleau, commandant supérieur, ayant fait réclamer, le lendemain, le bétail volé n’obtint qu’un déni de satisfaction et une réponse insolente ; il prit alors le parti d’aller châtier les coupables. Une colonne de 500 hommes sortit sous ses ordres de Gigelly pendant la nuit et, sans avoir été aperçue, arriva à la pointe du jour devant le douar de Béni Moussah. Ce village fut immédiatement livré aux flammes, les femmes et les enfants furent épargnés, mais les hommes furent presque tous tués en cherchant à défendre leur douar. (suite…)

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L’expédition française contre Djidjeli (1664)

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Préparatifs de l’expédition française contre Djidjeli (1664).

– Le duc de Beaufort en reçoit le commandement.Djidjeli , Jijel, Gigeri 1664
– L’expédition s’arrête devant Bougie, puis s’empare de Djidjelli.
– Inaction des Français. Arrivée de l’armée turque.
– Les Turcs attaquent les français.
– Résistance des Français.
– Le duc de Beaufort se retire.
– Abandon de Djidjeli par l’année française.
– Désastre de l’expédition.

PRÉPARATIFS DE L’EXPÉDITION FRANÇAISE CONTRE DJIDJELI.

LE DUC DE BEAUFORT EN REÇOIT LE COMMANDEMENT.— Nous avons vu qu’a la suite des pertes éprouvées par le commerce et des réclamations présentées au roi, le gouvernement de Louis XIV, las de voir les traités, conclus à grand’peine, toujours violés, avait résolu d’occuper sur le littoral berbère un point permettant de surveiller les corsaires et d’entraver leurs entreprises.

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Le duc d’Orléans à Djidjelli (octobre 1839 ).

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Le lundi 7 octobre 1839,[…]Le prince et le maréchal, conduits par le colonel Bedeau, visitent Bougie, ce point intéressant de l’Afrique française, ce champ de bataille souvent ensanglanté, où les combats furent longs, acharnés, terribles. Les Kabyles ne se consolent pas de voir les Français occuper en maîtres la ville la plus importante de leur nation, et ne cessent de la convoiter : les tentatives multipliées, les coups de main imprévus,

Après avoir visité l’hôpital de Bougie, nous remontons à bord, et nous disons adieu à cette belle station militaire, qui doit un jour acquitter, à force d’utilité réelle, le lourd impôt que la France lui paye en hommes et en argent. (suite…)

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L’affaire du brick français « l’Indépendant », le 1er janvier 1839.

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De Valée au Ministre de la Guerre (Archives du Gouvernement Général, E. 135)

Alger, le 23 février 1839

M. le lieutenant-général commandant la province de Constantine me rend compte qu’il vient d’être prévenu par le chérif de Djidjelli que le brick français « l’Indépendant », capitaine Brun, parti d’Alger avec un chargement de blé pour le compte de l’Etat, avait fait naufrage, le 1er janvier dernier, sur la côte à quelque distance de Djidjelli et que les Kabaïles, après avoir blessé un des neuf hommes de l’équipage, les ont fait prisonniers et ne veulent les rendre qu’au moyen d’une rançon. Le lieutenant-général de Galbois a chargé le khalifa du Sahel d’envoyer chercher ces matelots français et de donner provisoirement en otages des Arabes d’une tribu du Sahel, celle de Béni Fergan, jusqu’à ce qu’on ait réglé le prix de la rançon. (suite…)

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Occupation de Djidjelli 1939.

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Occupation de Djidjelli 1939

Jijel, Djidjelli 1839Le 1er janvier 1839, un brick français, l’Indépendant, parti d’Alger avec un chargement de blé pour le compte de l’administration, avait fait côte à hauteur de l’oued Djendjen, à peu de distance de Gigelli. Les Kabiles, habitant le voisinage du lieu du sinistre, attaquèrent les naufragés au nombre de neuf, les firent prisonniers après les avoir blessés, et refusèrent de les relâcher si on ne leur payait une rançon pour laquelle ils n’exigeaient pas moins de douze cents douros (6,000 fr).

Le commandant de Bougie, averti de ce sinistre maritime par deux marins gigelliens, les frères raïs Aïssa et raïs M’saoud Bourboun, écrivit à Constantine, au général Galbois, commandant alors la province, qui fit aussitôt négocier la mise en liberté des naufragés par l’intermédiaire du marabout Moula Chokfa. (suite…)

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Histoire de la tribu des Ketâma (2ème Partie)

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Disparition des Ketâma.

Déplacements considérables éprouvés par la Tribu Kotama, Toutes les révolutions qui se sont accomplies en Afrique ont amené des déplacements assez considérables de population, surtout dans les nations berbères, qui y avaient pris la principale part ou qui en avaient profité.

Il en fut ainsi de la révolution des Fatimites et de la nation des Ketâma. Il parait que jusqu’à cette époque leur territoire ne comprenait pas Sétif; c’est dans le cours de la guerre qu’ils se rendirent maîtres de cette ville, dont ils restèrent possesseurs depuis cette époque, après en avoir renversé les murailles, probablement la deuxième enceinte(2 ).

Un assez grand nombre d’emplois furent donnés à des Ketâma. Un personnage de cette tribu obtint le gouvernement d’Adjedabia, oasis(3 ) située au sud de Barka, un autre celui de Gabès(4 ), et cette dernière charge demeura héréditaire dans sa famille. Ce fut encore un Ketâmi qui eut la perception générale des impôts(5 ).

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Histoire de la tribu des Ketâma (1ère Partie) قبيلة كتامة

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La tribu des Ketâma occupe une place importante dans l’histoire de la Berbérie au moyen âge; elle est aussi une des premières qui aient disparu. Au commencement du Xe siècle, elle fut le principal instrument de l’élévation des Fatimites. Au milieu du XIIe siècle, elle était déjà sur le point de s’éteindre. Au XVIe siècle, elle avait entièrement disparu, ou du moins son nom avait été effacé sur le sol du Maghreb.

Situation Géographique

Voici les diverses positions dans lesquelles les auteurs arabes signalent la présence des Ketâma, durant le XIe et le XIIe siècle :

Au XIe siècle , ils occupaient Constantine, bien que la population de cette ville fût un mélange d’autres tribus, de celles qui habitaient Mila, Nifzaoua et Kastilia (Tôzer)(1). Dans le même temps, ils habitaient une ville de Mers-ez-Zedjadj, située sur la côte de la Kabylie , entre Dellis et Bougie, à l’ouest des Benou-Djennâd(2).

Au XIIe siècle , leur territoire s’étendait depuis les environs de Sétif jusqu’au delà des tribus de Kollo et de Bône(3). Dans les environs. de Sétif, ils habitaient une montagne appelée Atekdjân(4). On les retrouvait encore avec les Mzâta, à moitié chemin entre Tifêch et Msîla, ce qui correspond aux environs de Mîla(5).

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