Au XVIIe siècle, un taleb, Marocain et chérif, Sidi-Mohammed-el-Abid, arriva sur une barque, chekfa, s’échouer à l’embouchure de l’Oued-el-Kébir, chez les Ouled-Chebel des Beni-Hbibi. — (La tradition dit aussi qu’il arriva sur une natte lui servant de barque.) Sur ce point, il fonda une mosquée où est encore son tombeau. Ce chérif, seigneur de la barque, Moulai chekfa, fut l’ancêtre d’une famille, qui, plus tard, se fixa aux O. Amor des Beni-Ideur.
Un de ses descendants, Sidi-Abdallah, remit la barque à flot pour aller à Alger combattre les infidèles lors de l’expédition d’O’Reilly (1775) ; son intervention miraculeuse entraîna, — selon la légende, — l’échec des Espagnols. A son retour, il fut comblé d’honneurs par les Turcs, et sa zaouïa devint un lieu d’asile célèbre, où se réfugièrent des beys et de hauts personnages en disgrâce.
Quand nous fûmes maîtres du pays, nous eûmes d’abord des relations assez bonnes avec Ahmed-ben-chérif-Moulaï-Chekfa, parce qu’il possédait une grande propriété que les Turcs avaient donnée à sa famille près de Constantine, et aussi parce que c’était un homme intelligent et politique. Mais, en 1843, Lakhdar, son frère aîné, ayant fomenté des intrigues dans la banlieue de Constantine, fut enlevé et déporté en France. En 1845, le chef de famille était venu à Djidjeli offrir de nouveau son concours, et peu après, en 1851, un de ses fils, Si-el-Haoussine, avait été nommé caïd des Beni-ldeur. Son incapacité lui fi t retirer des tribus, entre autres celle des Taharya, qui fut donnée à Khalfa-ben-Amirouch (père du caïd actuel).
Compromis en 1853 dans un complot, tendant à assassiner le chef de bataillon Robert, commandant du cercle de Djidjeli, Si-el-Haoussine-benMoulaï-Chekfa fut interné à Mila.
Source : Louis RINN, Histoire de l’Insurrection de 1871 en Algerie, P.424
Voir aussi : Moulaï-Chekfa l’Histoire de Djidjeli, par C. Féraud, Constantine, 1870.