Hosni Kitouni : «Les attaques du 20 Août 1955 ont radicalisé la guerre»

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Hosni KitouniBien au fait de certaines facettes peu connues de l’histoire de la Révolution algérienne, Hosni Kitouni, fils de l’officier de l’ALN, Abdelmalek Kitouni tombé au champ d’honneur, revient dans cet entretien accordé au Jeune Indépendant, sur les évènements ayant motivé les chefs du Nord constantinois à entreprendre les offensives du 20 août 1955, offensives qui marqueront définitivement une rupture avec la révolution soft.

 Le Jeune Indépendant : L’offensive du 20 août 1955 était-elle une démonstration de force du FLN quant à sa capacité de mener une guérilla ?

 Hosni Kitouni : Il faut rappeler brièvement la situation des insurgés novembristes en cet été 1955. Il y a à peine 9 mois que l’insurrection a été déclenchée dans des circonstances politiquement défavorables au regard des divisions qui minent le mouvement national. L’OS, (l’organisation spéciale) qui devait préparer l’insurrection en rassemblant les armes et en formant des militants, a été laminé par la répression. L’initiative des 22 apparaît dès lors comme une audace extraordinaire. Rien absolument rien ne présumait de sa réussite compte tenu de nombre d’éléments défavorables au sein comme en dehors du mouvement national. (suite…)

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Beni-Oudjehane – El Ancer 1956 , le massacre oublié.

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Au  cours de cette journée du 11 mai 1956, tous les hommes du village de Oudjehane allaient être exécutés sans exception . Sur 300 habitants que comptait le village, il ne restait que les femmes et les enfants.

Le massacre de Oudjehane El Ancer 1956Cette histoire extraordinaire commence non loin d’El Milia, wilaya de Jijel, où un enseignant qui s’appelle Nour tient un blog sur l’histoire de la région. A travers ses recherches et les discussions avec ses concitoyens, il apprend que l’armée française a commis pendant la période allant de 1955 à 1957, dans un petit périmètre allant d’El Milia à El Ancer, des exactions qui dépassent l’entendement sans que les livres d’histoire ne les mentionnent.

Rapidement, un contact s’établit entre Nour et André, un ancien militaire de l’armée française appartenant au 4e BCP (bataillon des chasseurs parachutistes) qui tient lui aussi un blog sur le thème de la guerre d’Algérie et des anciens de la troupe. Dans leurs échanges, Nour questionne André sur les agissements du 4e BCP dans la région, mais leur dialogue arrive des fois à des impasses. (suite…)

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Le 8 mai 1945 à Djidjelli – Par : Eugène Vallet

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Jijel 8 mai 1945La petite ville de Djidjelli, dont la plage accueillante est, chaque année, le rendez vous de nombreux estivants, la cité aux rues larges et ombragées, n’a pas été à l’abri des remous hostiles, qui se sont manifestés un peu partout, en Algérie, et plus particulièrement dans le département de Constantine.

Comme ailleurs, en cette journée du 8 mai 1845, transformée en fête nationale par l’annonce officielle de la reddition de l’Allemagne, écrasée par les Alliés, la population française de Djidjelli s’était réunie sur la place principale, pour acclamer la Victoire.  Elle saluait l’ère nouvelle qui s’ouvrait et devait assurer à la Patrie, avec un avenir de paix chèrement gagné, la possibilité d’un relèvement matériel et moral longtemps attendu.

Au point de vue indigène, Djidjelli est réputé comme l’un des points névralgiques de l’Algérie, et vient après Constantine et Tlemcen dans la nomenclature des centres où s’agitent le plus les passions antifrançaises refusant de désarmer.

Le 8 mai 1945, au matin, la population française de Djidjelli vit, avec étonnement, les abords de la mairie brusquement envahis par des milliers d’indigènes (3 à 4.000), formant des groupes porteurs de bannières offensantes pour l’autorité.

On lisait sur les banderoles : « Libérez Messali ! »« Vive l’indépendance ! », etc.

La manifestation, évidemment préorganisée, avait pris naissance à l’Oasis, point situé à environ 1.500 mètres de Djidjelli, et elle se présentait, menaçante, entourant les notables de la ville et poussant des cris divers.

Le programme officiel des réjouissances comportait la visite au monument aux morts. De la mairie, on pouvait accéder au monument soit par l’avenue Vivonne, soit par l’avenue Gadaigne. Ce dernier trajet est long de 500 mètres. Le premier de 300 mètres. La foule indigène, obéissant à un mot d’ordre, se précipita tout à coup sur la rue Gadaigne, pendant que les autorités empruntaient la rue Vivonne.  Justement inquiète, la municipalité, la police d’État et la police départementale, responsables de l’ordre, firent suivre les manifestants par un détachement de Sénégalais, tandis qu’un autre détachement accompagnait le cortège officiel et prenait position au monument aux morts. (suite…)

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Côte 88 : El Ancer – ( Janvier à Juillet 1956)

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Témoignage d’un ancien appelé de la guerre d’Algérie..

Cote 88, El AncerLe 22 janvier 1956, déménagement. Encore un ! Notre nouveau cantonnement est une mechta d’une quinzaine de gourbis, construite à flanc de colline, le long de la route qui mène d’El Hanser à El Milia. Nous relevons une compagnie du Xème BCP qui en a chassé les habitants pour l’occuper. La mechta doit porter un nom mais nous l’ignorons et l’armée ne la connaît que sous celui de « Côte 88 ». Pourquoi ? Parce que les dernières maisons montent presque jusqu’au point culminant de la colline, coté à 88 mètres d’altitude sur la carte d’état-major.

Nous dominons la large plaine alluviale de l’Oued El Kebir et, au-delà, nous avons vue sur le Sud de la presqu’île de Collo qui passe pour un repaire de fellaghas. (suite…)

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Mémoires d’un massacre : Beni-Oudjehane (El Ancer), 11 mai 1956

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Le Massacre d’Oudjehane مجزرة بني وجهان بالعنصرLe 8 mai 1956, du côté d’El-Milia, dans le Nord- Constantinois, une section de l’ALN s’attaque à une unité de l’armée coloniale sans faire de victime. Le 11 mai, jour de l’Aïd es-Seghir, l’armée coloniale procède à un ratissage auquel prendra  part le 4e BCP stationné à El-Ancer (Jijel). Une jeune fille de Beni Oudjehane qui se dirigeait vers la source d’eau, est harcelée par un militaire qui, cherchant à abuser d’elle, s’est isolé de ses collègues.

Les cris de l’enfant alertent le père qui se précipite pour sauver sa fille des griffes de la bête. S’ensuit une rixe entre lui et le soldat. Les collègues de ce dernier rappliquent et tirent  à bout portant sur le père. Ce dernier est mortellement touché, mais une balle de la rafale touche aussi le soldat. Les faits seront maquillés par le capitaine commandant le 4e BCP en une attaque menée par les villageois contre la patrouille. Ce jour-là, tous les hommes du hameau d’Oudjehane présents dans le douar, dont des enfants, seront froidement exécutés. Le bilan officiel est de 79 morts pour une population de 300 personnes. Pour haut fait d’armes, le capitaine commandant le 4e BCP est décoré de la croix de la valeur militaire ! (suite…)

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DAKHLI Mokhtar dit « EL-BARAKA »

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DAKHLI Mokhtar, El-BarakaDakhli Mokhtar dit « EL-BARAKA », est né le 02/12/1929 à Chekfa ( Taher). Militant du PPA (1945 – 1954), responsable de zone à 28 ans, il a livré à l’ennemi de nombreuses batailles qui firent de lui, et font toujours, un héros dont le souvenir demeure vivace dans les esprits de ceux qui ont vécu cette époque. Il est tombé au champ d’honneur au cours de la célèbre bataille de Dar Saddam le 19 septembre 1957.

Extrait du Livre :  Qu’elle était belle la révolution !
Auteur : Ali BOUDJEDIR (suite…)

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