Séquestre sur les biens meubles et immeubles de 50 insurgés de diverses tribus du district de DJIDJELLY.
N. 295. — SÉQUESTRE — Liste nominative de 50 insurgés frappés de séquestre de diverses tribus du district de DJIDJELLY.
Vu l’arrêté du Chef du Pouvoir exécutif du 15 juillet 1871 :
Considérant qu’il résulte d’un état
fourni par le Général commandant la division de Constantine, que les indigènes du district de Djidjelly ci-après dénommés, ont pris la part la plus active à l’insurrection dans la Kabylie orientale de 1871, soit en excitant les tribus à la révolte, soit en dirigeant les contingents insurgés aux attaques de Djidjeliy, d’El Milia et de Bougie, et en participant avec acharnement à l’incendie et au pillage des fermes et établissements appartenant aux Européens, ou à des indigènes restés fidèles ;
Qu’ils se sont ainsi rendus coupables des actes de rébellion et d’hostilité prévus par l’art 10 de l’ordonnance du 31 décembre 1845 dont il y a lieu, dès lors, de leur faire application:Sur la proposition du Général commandant la division de Constantine ; Vu l’avis de la Commission instituée par notre arrêté du 7 juin 1871 ; Le Conseil de Gouvernement entendu :
ART. ler. — Sont frappés de séquestre. partout où ils sont situés et où ils pourront être ultérieurement reconnus en Algérie les biens meubles et immeubles appartenant aux indigènes ci- après désignés : (suite…)
Séquestre sur les biens de Braham ben Bou Soufa – Tribu Ouled-M’hemed
Séquestre. — Etat des immeubles séquestrés sur Braham ben Bou Soufa, cultivateur aux Ouled-M’hemed, caïdat d’El-Aouana, cercle de Djidjelli.
Considérant que le prévenu Braham ben Bousoufa a pris part activement à l’insurrection de 1871, et en exécution de l’ arrêté nominatif du Gouverneur général, du 1er décembre 1871, l’administration des Domaines, a pris possession des immeubles appartenant à l’indigène sus-nommé, situés dans la tribu des Ouled-M’hamed, Ferka-Am-Mezouren, dont la désignation suit: (suite…)
L’insurrection de 1871 à Djidjelli
(13 juillet-30 septembre.)
Lorsque El-Haoussine-ben-Ech-Cherif-Moulaï-Chekfa était venu le 20 juin 1871 prêter son concours au grand maître de l’ordre des Rhamanya, […]il avait été ébloui parla facilité avec laquelle les tribus s’étaient groupées autour de lui. […] quand Chikh-el-Haddad se fut livré au général Saussier, Moulaï-Chekfa se crut de taille et de force à prendre la direction du mouvement insurrectionnel, qui semblait devoir rester sans chef. Son lieutenant et ami Mohammed-ben-Fiala était plus intelligent : il ne partageait pas ces illusions ; mais, comme c’était lui qui avait lancé l’inconscient Moulaï-Chekfa dans cette aventure, il n’était pas homme à s’arrêter en route.
Il continua donc ses menées insurrectionnelles, que favorisait l’absence de troupes entre Collo, El-Milia et Djidjeli. Ces trois points restèrent ses trois objectifs de prédilection, alors que Moulaï-Chekfa, momentanément sous l’empire d’autres influences, aurait préféré agir dans les environs de Mila et du Ferdjioua. (suite…)
L’insurrection de 1871 à Djidjelli : Tableau chronologique
TABLEAU CHRONOLOGIQUE
DES PRINCIPAUX FAITS
DE L’INSURRECTION DE 1871 A DJIDJELLI
Le signe * indique un combat, un fait de guerre où l’action française a été engagée, soit par la présence de soldats ou officiers, soit par celle de caïds agissant comme agents de la France.
1871
- FÉVRIER 7. — Arrivée è Constantine d’un général administrateur.
- FÉVRIER 13. — Révolte des Ouled-Aïdoun.
- FÉVRIER 14. — * Attaque d’El-Milia.
- FÉVRIER 15, 16, 17. — * Continuation des coups de feu sur le bordj d’El-Milia.
- FÉVRIER 20. — Départ des troupes de Constantine pour El-Milia.
- FÉVRIER 21. – Télégramme d’Aumale, affirmant que Moqrani est en insurrection.
- FÉVRIER 22. — * Affaire d’Elma-el-Abiod; arrivée du général Pouget.
- FÉVRIER 24. — * Combat de Kef-el-Ghorab (suite…)
Hosni Kitouni : Retour sur l’histoire d’El Hocine Moula Chekfa
Ce samedi après-midi (04 mai 2015 ), la salle de conférences était bien pleine de monde venu écouter Hosni Kitouni, invité par l’association des gloires du passé et du patrimoine de la wilaya de Jijel qui a organisé cette rencontre en collaboration avec l’APC de Chekfa. Le thème retenu parlait d’un illustre «rebelle» de cette région de Chekfa, en la personne d’El Hocine Moula Chekfa, qui a mené en compagnie de son cousin Mohamed Ben Fiala une insurrection en 1871 dans la Kabylie orientale (qui va de Ziama Mansouriah aux mont de l’Edough). Avant d’entrer dans le vif du sujet, le conférencier, qui a consigné ses travaux dans un livre1, est revenu sur l’histoire de la région de Jijel, cette Kabylie orientale, la terre des kabaïles El Hadra (en référence à la civilisation et l’urbanité), berbères arabisés par opposition, a-t-il précisé, aux kabaile Ennighass (Grande Kabylie), réputés totalement berbérophones. (suite…)
Siège du Bordj d’El-Milia (14 Février 1871) – Par : Georges Gasc
SIÈGE DU BORDJ D’EL-MILIA
(Journal de Georges Gasc, le 25 lévrier 1871)
Depuis le mardi 14 février, nous sommes assiégés dans le Bordj par les tribus révoltées. Nous attendons sans cesse l’arrivée d’une colonne qui doit nous délivrer, car nous sommes trop peu nombreux pour sortir et venir à bout des insurgés: nous nous défendons dans nos positions; et je puis vous jurer qu’ici on ne capitule pas !
[…] Les causes de l’insurrection sont, cette fois, la vieille haine de race toujours profonde chez les Arabes.
Les marabouts leur ont prêché la guerre sainte, leur affirmant qu’il n’y avait plus de Français et qu’ils viendraient facilement à bout des quelques moucherons d’El-Milia. (suite…)
Séquestre sur les biens de Saïd ben Younès, ancien caïd des Beni-Caïd
ARRÊTÉ. Séquestre sur les biens de Saïd ben Younès, ancien caïd des Beni-Caïd, compromis dans l’insurrection de 1871.
N. 221. – SÉQUESTRE. — Etat des immeubles séquestrés sur Saïd ben Younès, cultivateur, ancien caïd des Beni-Caïd, et situés dans la fraction des Ouldja, tribu des Beni-Caïd, district de Djidjelli.
– En exécution de l’arrêté de M. le Gouverneur général, du 1er décembre 1871, inséré au Moniteur de l’Algérie du 3 du même mois, l’administration des Domaines a pris possession des immeubles dont suit la désignation appartenant à, l’indigène sus-nommé.
- Une maisonnette en pierres, couverte en tuiles, avec son emplacement d’une contenance de 08 c.
- Un gourbi recouvert en chaume, avec son emplacement et le terrain qui l’entoure, d’une contenance de 5 a. Ces deux immeubles sont situés au lieu dit Bled-Tahar. (suite…)
Séquestre sur les biens de Hocine Moulay Chekfa
ARRÊTÉ. qui frappe de séquestre les biens de toute nature des indigènes compromis dans l’insurrection de 1871.
Séquestre. – État des immeubles séquestrés sur les sieurs :
– Si El Houssin ben Si Ahmed ben Cherif Moulay Chekfa ;
– Si Belkassem ben Si Ahmed ben Cherif Moulay Chekfa ;
– Si Amer ben Si Ahmed ben Cherif Moulay Chekfa, indigènes de la tribu des Beni-Ider, district de Djidjelli.
En exécution de l’arrêté de M. le Gouverneur général. du 1″ décembre 1871, inséré au Moniteur de l’Algérie du 3 du même mois, n° 287, l’administration des Domaines a pris possession de parts et portions indivises appartenant aux indigènes sus-nommés dans les immeubles dont suit la désignation (suite…)
El-Houssine-Ben Ahmed Moulaï-Chekfa
Au XVIIe siècle, un taleb, Marocain et chérif, Sidi-Mohammed-el-Abid, arriva sur une barque, chekfa, s’échouer à l’embouchure de l’Oued-el-Kébir, chez les Ouled-Chebel des Beni-Hbibi. — (La tradition dit aussi qu’il arriva sur une natte lui servant de barque.) Sur ce point, il fonda une mosquée où est encore son tombeau. Ce chérif, seigneur de la barque, Moulai chekfa, fut l’ancêtre d’une famille, qui, plus tard, se fixa aux O. Amor des Beni-Ideur.
Un de ses descendants, Sidi-Abdallah, remit la barque à flot pour aller à Alger combattre les infidèles lors de l’expédition d’O’Reilly (1775) ; son intervention miraculeuse entraîna, — selon la légende, — l’échec des Espagnols. A son retour, il fut comblé d’honneurs par les Turcs, et sa zaouïa devint un lieu d’asile célèbre, où se réfugièrent des beys et de hauts personnages en disgrâce. (suite…)
La résistance de Moulay El Chekfa – 1871
La résistance menée par Moulay El Chekfa est considérée comme l’un des maillons du combat mené contre le colonialisme français et sa politique en Algérie, basée sur la répression et l’injustice. Cette politique avait engendré une réaction très violente de la part du peuple algérien concrétisée par les résistances, les révoltes et les insurrections qui avaient marqué la période du dix neuvième siècle parmi lesquelles la résistance de Moulay El Chekfa (1871) dans la région de Jijel et ses environs. (suite…)
Apposition du séquestre sur le territoire des tribus du cercle de Djidjelli, d’El-Milia et des Babors
Sont ou seront frappés de séquestre les biens de toute nature, collectifs et individuels, des tribus et des indigènes qui auront commis ou commettront les actes d’hostilité déterminés par l’art. 40 de l’ordonnance du 31 octobre 1845 ; Considérant qu’il résulte des renseignements recueillis, que les tribus des Beni-Âhmed, Beni-Amran-Djeballah, Beni-Amran-Sefia, Beni-Khettab, Beni-Mehammed, Ouled-bou-Beker, Beni-Kaïd, Ouled-Belafou et Beni-Siar, situées dans le cercle de Djidjelli; ont pris une part active à l’insurrection de 1871 ; qu’ayant la ville de Djidjelli pour appui ces tribus auraient pu, si elles l’eussent voulu, résister efficacement aux insurgés qui ont propagé la révolte chez elles ; et que, malgré leurs relations anciennes avec les Européens, elles ont montré le plus grand acharnement pendant les diverses attaques dirigées contre la ville. (suite…)
L’insurrection de 1871: La révolte des Ouled-Aïdoun (El Milia)
Par: LOUIS RINN
[…] Il y avait eu, en effet, le 14 février 1871, à vingt lieues en aval de Constantine, une prise d’armes plus dangereuse que celle de Souq-Ahras, en ce sens que, cette fois, c’était une tribu entière qui s’était soulevée et était venue bloquer un fort français. A cette nouvelle, le général Lallemand avait quitté Alger et était arrivé à Constantine pour se rendre mieux compte de la situation.
..A vrai dire, il n’y avait eu ni mot d’ordre d’un chef politique ou religieux, ni revendication sociale, ni protestation contre un acte quelconque de l’autorité locale : l’explosion avait eu lieu subitement, sans cause connue; et c’était cet inconnu qui inquiétait le plus… »
[…] notre action directe sur ces tribus ne s’exerçait que depuis 1860, année où on avait construit le bordj d’El-Milia afin d’y installer un bureau arabe annexe chargé de surveiller les tribus des Ouled-Aïdoun, Mchate, Beni-Tlilène, Beni-Khetab et O. Aouat.